Le groupe Ngone Saar enflamme Pili Pili pour lancer leur série de concerts.

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Les ambassadeurs du ngandja le groupe Ngone Saar ont lancé leur série de concerts de fin d’année au mythique restaurant Pili Pili. Comme un symbole, c’est le restaurant Pili Pili qui avait servi de cadre pour le concert de lancement de l’album « Racine Espoir » du groupe en mars 2023.

Après un bref séjour en France où ils ont été à l’affiche de deux évènements que sont la soirée de gala organisée par Diaspo’s Tchad en culture au Mans le 09 novembre et le 16 novembre à Paris par l’Association AFTATDIAS. Après leur prestation au grand concert de clôture de la 7ème édition du Festival NdjamVi le 30 novembre 2024, le duo a donné rdv à son public pour le 1er décembre 2024.

Le concert au Restaurant Pili Pili a une fois été un grand moment de communion entre le groupe et la forte communauté qui les soutient depuis leur début. En fait depuis la sortie de leur hit « Ngone Saar » en janvier 2021, le groupe Ngone Saar a pu asseoir leur identité et leur empreinte musicale sur la scène tchadienne. Un travail de long haleine qui a finit par faire d’eux les ambassadeurs attitrés du rythme ngandja.

Aperçu du public présent au concert © Cinematic Shoots

Le public a répondu présent au concert malgré le froid ambiant de cette période. Le groupe fidèle à lui-même a livré une prestation digne de leur statut. Pendant plus de deux heures de temps, le groupe a revisité son répertoire en symbiose avec le public. Alternant entre moment de chants et moments de danse, on ne s’est pas ennuyé lors de concert. Le ngandja a été célébré une fois de plus comme ça toujours été le cas lors des concerts du groupe Ngone Saar. Les artistes MK Max et Nel’s ont apporté leur soutien au groupe en les honorant de leurs prestations, sans oublié le web comédien Le Musclé aussi présent.

Le point culminant de ce show, la prestation en exclusivité de la nouvelle chanson « Alléluia » du groupe. « Alléluia » est le titre tasé par le groupe depuis quelques mois. Un titre ngandja gospel très dansant qui fait a littéralement enflammé le public pendant plus de 15 minutes. Le titre est annoncé déjà comme le prochain hit du groupe Ngone Saar. Le groupe va continuer sa série de concerts avec des prochains RDV le 08 décembre à Akwaba et le 14 décembre à Plantation de Walia. Des RDV où ceux qui ont manqué le show du restaurant Pili Pili peuvent se rattraper.

Festival NdjamVi 7: Les lauréats sont connus

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Le doyen des festivals du Tchad a ouvert sa 17ème édition le 27 novembre 2024 et se termine ce dimanche 1er décembre 2024. Grande messe de célébration de la culture au Tchad, cette 17ème édition a accueilli une forte délégation d’artistes venus du Cameroun voisin. Parmi ces artistes quelques noms connus et de belles découvertes pour le public tchadien. Jean Louis Mbe, Bantousoul, Roslinkit, Mignon Mbalè ont partagé la scène avec leurs collègues tchadiens comme M’Res, Ngone Saar, Razzolo, Mister K, Bombardier, Hono Solo et bien d’autres.

Placé sous le thème « Jeunesse, Tradition et Modernité », le festival NdjamVi avec pour principal site le centre Don Bosco. Programme riche et varié pour cette édition. Des ateliers de formation, des rencontres professionnelles et des prestations artistiques, ainsi que les traditionnelles compétitions musicales. Trois catégories ont mis en compétitions une cinquantaine d’artistes tchadiens:

  • Le prix Jeune Talent qui met la lumière sur des jeunes pousses en devenir de la musique tchadienne. 18 jeunes se font face dans cette catégorie avec quelques noms déjà connus de la scène dont la chanteuse aux trois singles Queena, la Slameuse Triciana, Lyros ou encore le artiste gospel Emmanuel Praize
  • Le prix World Music, surement la catégorie la plus relevée où on retrouve Mtato Dids, Mospa La Légende, le rappeur Ahmat MB, Browning T, Sobdiben etc.
  • Le Prix Hip Hop dédié aux talents du rap où forcément deux noms sortaient du lot, celui de Ndomich et Bakarou le Gang. Les deux ayant déjà croisé le fer lors du Festival Ndjam Hip Hop 2023.

Au bout des compétitions durant lesquelles chaque artiste a livré le meilleur de lui devant un public enchanté, 3 artistes se sont revelés au-dessus et sont repartis avec les trophées. Dans la catégorie Jeune talent, c’est la jeune Queena qui est récompensée. Bakarou le Gang comme une évidence s’adjuge le prix Hip Hop. Sobdiben lui remporte le prix World Music au bout du suspens. La remise des prix a eu lieu le 30 novembre lors du grand concert de clôture de cette grande messe organisée par le RECAF.

Les Impact Ladies rendent compte de leur mission en Chine

Par un point de presse donné ce vendredi 08 novembre au Radisson Blu Hôtel de N’Djamena, l’association des Impact Ladies ont transmis à la presse un compte rendu de leur séjour en Chine.

L’association des Impact Ladies ont séjourné en Chine du 20 octobre au 02 novembre 2024 plus précisément dans les villes de Changzhou et Shenzhen. Une mission économique à laquelle ont pris part une dizaine des membres des Impact Ladies. Revenues de cette première expérience chinoise, l’association a tenu à partager avec le grand public via la presse, les fruits de cette mission.

Nicole Ndoubayo, Présidente de l’Association Impact Ladies

Prenant la parole au nom de la délégation qui s’est rendue en Chine, la Présidente de l’association Impact Ladies Mme Nicole Ndoubayo a livré à la presse un rapport détaillé de la mission en s’attardant essentiellement sur ses objectifs et finalement les bénéfices tirés. Mme Nicole Ndoubayo a rappelé d’entrée jeu que la mission économique des Impact Ladies avait pour objectif de renforcer les liens commerciaux entre le Tchad et la Chine.

Un objectif qui a guidé les actions menées par les Impact Ladies lors de leur séjour, elles ont entres autres:

  • explorer et identifier de nouvelles opportunités d’affaires entre le Tchad et la Chine
  • Echanger sur les best practices business avec les entrepreneurs chinois
  • Comprendre la croissance et de développement des entreprises chinoises dans leur capacité à répondre aux besoins des consommateurs à travers le monde
  • Négocier des accords bilatéraux avec les fabricants chinois

Les Impact Ladies ayant pour ambition commune de développer leur business, cette immersion en terre chinoise a été motivante et inspirante. Elles ont pu enrichir leur carnet d’adresses afin de se créer un réseau d’affaires direct avec les fabricants sans intermédiaire. Une opportunité pour elles d’augmenter leurs marges de bénéfices tout en appliquant des prix plus abordables.

Cette mission leur a aussi permis de se frotter aux réalités logistiques et douanières qui s’appliquent à l’acheminement des marchandises de la Chine vers le Tchad. Elles sont ainsi désormais mieux aguerris à faire face aux exigences et à la réglementation qui encadre l’importation des produits.

En définitive, à la suite du mot de la présidente et des différents témoignages livrés par les membres de cette mission, on n’y retient qu’elle n’a que bénéfique et riche en enseignement. Elles ont pu toucher du doigt les réalités de l’entrepreneuriat compétitif à l’échelle mondiale. A chacune de capitaliser sur les opportunités identifiées et les contacts établis lors de cette mission économique en Chine.

D’ailleurs, la présidente a profité de l’occasion pour annoncer que la prochaine mission est déjà en préparation et que les objectifs seront encore plus élevés. Elle invite par ailleurs le public tchadien à ne pas hésiter à les contacter pour tous leurs besoins de produits désormais. Elles ont eu le temps de créer le réseau qu’il faut pour répondre aux besoins des tchadiens.

Fagarane, l’hymne d’espoir du pauvre de Kadeux est disponible

Annoncé et très attendu depuis plusieurs mois, le clip du titre « Fagarane » de l’artiste Kadeux est officiellement sorti le 22 octobre 2024.

Révélation musicale de l’année aux DTV Music Awards 2023, Kadeux est un jeune artiste qui a réussi a donné une autre dimension à la musique urbaine tchadienne. Ces précédents titres « Ayéhan » et « Biney » ont été de véritables hits, l’ayant propulsé au devant de toutes les scènes.

« Fagarane » qui signifie pauvre en arabe local est la nouvelle proposition de Kadeux. Le teaser du titre a connu un succès sur la plateforme Tik Tok comme ses précédents titres. Fidèle à son style et à sa direction artistique qu’il résume au mot hybride, la chanson est un savant mélange entre l’arabe local et la langue sara.

Kadeux présente son nouveau clip Fagarane
Show de présentation officielle du clip Fagarane au stade de Paris Congo © Kadeux

La présentation officielle du clip Fagarane a été faite par un show improvisé au stade de Paris Congo. Un public nombreux s’est déplacé pour l’occasion. Parmi les personnalités de marque, le Directeur Délégué de l’Institut Français du Tchad. L’artiste Izi7 signé aussi chez Fall Records était de la partie. « Habibi » son prochain titre sortira aussi bientôt.

Le titre Fagarane comme une chanson d’espoir qui évoque le quotidien des ndjamenois qui se battent au quotidien. Le son porte la marque de Tony Ives au mastering et la vidéo est l’oeuvre de Mr Offishall (Magso) avec l’assistance d’Abac Mileo Gawa. Le clip est un excellent tableau visuel à déguster sur YouTube. Le titre sera disponible sur les plateformes de téléchargement prochainement.

La galerie d’art Kei Kor officiellement ouverte

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Le vendredi 18 octobre 2024, la galerie Kei Kor a officiellement ouvert ses portes au public au quartier Sabangali de N’Djamena. Elle occupe le bâtiment qui autre fois fut le Restaurant Lounge Selesao.

La Galerie Kei Kor qui signifie la maison du forgeron en ngambaye est une initiative portée par l’Association Knock on Art. Association qui regroupe des passionnés d’art et des artistes qui ont décidé de mutualiser leurs énergies. Elle a pour mission principale d’accompagner la professionnalisation des artistes. La galerie inaugurée le vendredi 18 octobre 2024 est une illustration tangible des actions portées par l’association Knock on Art.

La Galerie Kei Kor s’ouvre avec une exposition portée par cinq (05) artistes issus de la première résidence de création mise en place par l’Association. Il s’agit des artistes Estelle Yadia, Protégé Kemneldi, Aristide Douré, Kadi Dream et Valambi Art. Dans deux espaces dédiés, les invités ont pu découvrir en exclusivité les ouvres proposées par les différents artistes. Les œuvres de l’artiste Doff étaient également présentes dans les espaces.

L’Association Knock on Art et la Galerie Kei Kor portent l’ambition de l’artiste Appolinaire Guidimbaye alias Doff: Tendre la main à d’autres artistes, les accompagner et leur permettre de vivre de leur art. Pour l’année 2024 – 2025, l’association a prévu plusieurs résidences de création qui a terme bénéficieront à plus d’une vingtaine d’artistes débutants dans plusieurs disciplines.

« Viviane » de Débordo Leekunfa: une leçon de showbiz au Cameroun

Tout est parti, comme dans la plupart des histoires rocambolesques, d’une vidéo anodine. Dans cet extrait vidéo, on voit l’artiste Debordo Leekunfa qui s’improvise sur le titre « Viviane » de l’artiste camerounais Prince Aimé. Viviane ou Vivienne est le titre phare de l’album de l’artiste Prince Aimé sorti en 2004 et qui a connu un certain succès. Contre toute attente, la vidéo de l’improvisation de Debordo Leekunfa est rapidement devenue virale sur Tik Tok, au point d’être reprise par de célèbres tiktokeurs nigérians.

Celui qu’il y a à peine un mois annonçait la fin de sa carrière musicale se retrouve à nouveau propulsé sous les projeteurs. Ses fans ont même organisé une marche pour l’obliger à rentrer en studio. L’occasion est donnée à l’artiste de retourner en studio et il va annoncer un remix du titre « Viviane », prévue en plusieurs versions: une version avec Nahomie Fouda, une artiste camerounaise pas connue et bien sûr une version avec l’artiste Prince Aimé lui-même.

L’artiste Debordo Leekunfa a rassuré avoir eu plusieurs échanges avec l’artiste Prince Aimé et évidemment avoir eu son accord pour la reprise de la chanson. Tout semblait aller pour le mieux pour Debordo Leekunfa et Prince Aimé mais c’était le calme avant la tempête. Parce que la tempête s’est levée du côté du pays des lions indomptables.

Pourquoi la lumière sur « Viviane » est venue de la Côte d’Ivoire?

C’est certainement la question que s’est posée les artistes camerounais qui ont commencé à avoir des réactions mitigées sur le projet. En tête de gondole des réactions, l’artiste Maahlox dont on ne présente plus la fulgurance s’est donné à coeur joie sur ce projet. On ce serait attendu à que les artistes tout comme le public camerounais se demandent pourquoi la lumière sur « Viviane », une chanson camerounaise vieille d’une vingtaine d’années vienne de la Côte d’Ivoire. Cela aurait permis de se poser des vraies questions qui ont fait de la Côte d’Ivoire la capitale et le diapason de la musique urbaine francophone devant des pays comme le Cameroun et le Congo.

Nous sommes pourtant tous des témoins de l’épopée ivoirienne qui a conduit le pays de Magic System au sommet du showbiz francophone. La Côte d’Ivoire est devenu la boussole et c’est un fait qui semble passer mal pour certains. Nous n’allons pas refaire l’histoire ici. Toujours est-il que, le projet « Viviane » de Débordo Leekunfa a créé suscité tellement d’intérêts qu’il s’est mis à tanguer.

Les ivoiriens se réjouissaient tout d’abord de revoir Debordo chanter. Même si l’artiste n’est pas très prolifique malgré sa longue carrière, ses sorties sont généralement des bangers. On ne lui connait que des hits dont le succès ont longtemps été édulcorés par sa rivalité légendaire avec Dj Arafat son ex-compagnon d’armes. De l’autre côté, les artistes camerounais veulent avoir des garanties que Prince Aimé sortira gagnant de ce projet.

Les artistes camerounais se chargeront de Viviane

Les échanges entre artistes et influenceurs camerounais et ivoiriens ont gagné en intensité sur le sujet « Viviane ». Les camerounais ont commencé à accuser leurs frères ivoiriens d’avoir pendant trop longtemps exploité le patrimoine musical camerounais. Plusieurs titres d’artistes renommée sont évoqués. L’artiste Maahlox annoncera d’ailleurs sur ses réseaux sociaux qu’il réunira plusieurs artistes camerounais pour faire un remix de la chanson Viviane. Très vite, plusieurs artistes adhèrent au projet parmi lesquels Tenor et Mr Shyne. De nombreux autres artistes et personnalités culturelles vont manifester leur soutien pour le projet dont l’humoriste Moustik le Karismatik ou encore l’actrice Emy Bassong.

Face à la surenchère camerounaise, plusieurs voix commencent à s’élever du côté du pays des éléphants demandant à l’artiste Debordo d’abandonner le projet. Les ivoiriens sont convaincus que cette reprise rend plus service à Prince Aimé. Ce qui ne semble pas être l’avis des artistes camerounais. Même si des voix s’élèvent même au Cameroun traitant la bande à Maahlox d’opportunistes et de charognards, ceux-ci soutiennent mordicus défendre les intérêts de Prince Aimé et du patrimoine musical camerounais. Ces mêmes artistes qui n’ont pas levé le p’tit doigt alors que Prince Aimé galérait depuis son retour au bercail.

Des questions de droits d’auteur s’invitent dans les discussions, des précisions lexicales sont exigées: reprise, remix, adaptation etc. Ca va tellement dans tous les sens que finalement l’artiste Debordo finit par annoncer l’abandon du projet. Malgré l’indignation du public camerounais face aux comportements des artistes camerounais, Debordo passe ainsi la main aux artistes camerounais qui ont décidé de prendre les choses en main.

La leçon ivoirienne

La Côte-d’Ivoire en matière de showbiz est une leçon pour l’ensemble des pays francophones subsahariens. Elle est une leçon parce qu’elle a réussi non seulement à avoir une industrie culturelle dynamique en interne, mais aussi à rayonner à l’international. Des artistes très productifs, des salles de spectables, des médias rayonnants, des animateurs superstars et encore plus un public qui suit, qui soutient, qui a la capacité de propulser une personne lambda au rang de star du jour au lendemain.

La Côte d’Ivoire s’est imposée comme la destination la plus prisée des artistes francophones et aussi la destination prioritaire même des artistes anglophones. Une réalité qui a désactivé le bouton humilité chez les ivoiriens face aux autres pays francophones. Les ivoiriens ont a plusieurs reprises montré leur capacité à porter des artistes au sommet et à les faire rayonner au-delà de la Côte d’Ivoire. Une qualité que d’autres pays devrait copier afin de derégler la boussole ivoirienne.

Pourquoi Prince Aimé? Pourquoi Viviane? Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un artiste ivoirien reprend une chanson camerounaise. Les ivoiriens sont-ils nantis du génie recréateur des chansons? Les artistes urbains camerounais reprennent pourtant depuis toujours des classiques camerounais. Les camerounais ne sont-ils sensibles à leur propre patrimoine musical que lorsqu’il vient de l’extérieur? Autant de questions qui mériteraient que l’on s’attarde dessus.

En définitive, la tâche revient maintenant à Maahlox de faire mentir les pronostics. On peut tous s’accorder à dire que Maahlox est une grande bouche mais il faut aussi lui reconnaitre une dextérité à nulle autre pareille. Il faut désormais dire que les ivoiriens attendent les camerounais au tournant.

Mariam Toufdy a mal au coeur

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« Mal au Coeur » est le titre du nouveau single de Mariam Toufdy. Le single de la fille de Toumaï disponible depuis hier sur les plateformes d’écoute. Membre du groupe mythique Matania, Mariam Toufdy gère aussi sa carrière solo en parallèle comme plusieurs autres membres du groupe.

Mariam Toufdy a fait ses classes au sein du groupe Matania avant de se lancer dans une carrière solo comme Melodji ou encore Adama. Ce n’est plus un nom qu’on présente sur la scène musicale tchadienne. Sensible aux causes sociales, elle a toujours prêté volontiers sa voix pour les porter haut. La fille de Toumaï comme elle se fait appeler est très sensible aux enjeux de paix. Elle a monté il y a maintenant plus d’un an un concert spectacle autour de la paix. « Mère Patrie », « La Paix », « Bienvenue au Tchad », « Farha » sont quelques titres que vous pouvez retrouver sur YouTube.

« Mal au coeur », titre mélancolique sous fond de musique afro-rnb est la nouvelle proposition de Mariam Toufdy. Des paroles fortes, racontant l’histoire d’une femme résiliente face aux déconvenues d’une relation amoureuse. Le titre est disponible sur la chaine YouTube de Mariam. Ce qui augure on l’espère le début d’une nouvelle carrière solo pour Mariam Toufdy. La musique tchadienne a besoin de plus de voix féminines. Voir une des ses reines en activité est toujours une bonne nouvelle.

Rap game autopsie : Black Ten recherche un challenger

Il y a le rap, ce style musical dans lequel rivalisent les manipulateurs de mots, de rimes et proses. Le game qui est le carburant qui fait vivre, qui anime tout ça. Bienvenue dans le rap game tchadien. Le rap game tchadien a connu son âge d’or avec les pionniers qui ont bâti le mouvement. Ils ont fait de N’Djam Hip Hop le ring par excellence pour ceux qui se revendiquaient être meilleurs. Les choses ont évolué, N’Djam Hip Hop s’est fait voler la vedette par les réseaux sociaux.

Les rappeurs et leurs royaumes digitaux

Désormais le game ne se joue plus sur la scène, il se la raconte sur les réseaux sociaux. Chaque rappeur s’est bâti son royaume digital, s’arrogeant chacun le titre qu’il veut. Maréchal, Roi, Reine, Empereur, Boss, Général etc. chacun y va de son fantasme. Avoir un titre sans toutefois remettre en cause le titre des autres, tel est l’arrangement. Exception faite du Général Massood qui n’hésite pas de s’en prendre à n’importe quel artiste finalement.

Vu que chacun s’est construit un royaume fait de likes, de partages et des « c’est du lourd bro », difficile de savoir où se situe les frontières entre leurs différents royaumes. Elles sont flottantes et flexibles du coup personne n’attaque le royaume de l’autre. On se retrouve dans un monde où des rois, des reines, des généraux, des empereurs vivent côte à côte en parfait harmonie… un exploit à nul autre pareil.

Le ring N’Djam Hip Hop snobé par les rappeurs

Bakaroo le Gang compétition N'Djam Hip Hop vainqueur rap
Bakarou le Gang, Champion RAP 2023 au festival N’Djam Hip Hop 2023

N’Djam Hip Hop reste à ce jour la compétition rap la plus crédible qui existe sur le sol de Toumaï. Il faut cependant reconnaitre que la compétition perd en qualité au fil des éditions. La cause, aucun lauréat ne remet jamais sa ceinture en jeu comme ça se fait sur un ring. Chaque champion se dit désormais plus grand que la compétition. Et, avec un peu de patience, tout le monde finit par être champion. En 2019, N’Djam Hip Hop a voulu remettre les anciens champions sur le ring mais la plupart ont refusé l’invitation. La peur surement de prendre un KO technique d’un autre champion. N’Djam Hip hop est devenu le ring des rappeurs en herbe. Des rappeurs de la génération qui ne s’exprime qu’à travers les réseaux sociaux, à coups de photos et de proverbes…

A lire: Finale N’Djam Hip Hop 2019 : le droit d’aînesse a primé, M’Res et Omaarson champions

Nouveau rap loin du game, proche du cash

Wawy-B vainqueur au festival N'Djam Vi 2023 catégorie rap
Wawy-B avec son trophée au Festival N’djam Vi 2023

En définitive, Le constat est simple: le rap continuera d’exister, loin du game cependant. Les nouveaux rappeurs sont confortables dans leurs royaumes digitaux. Tout se joue sur les réseaux sociaux, bien que les streams et les vues ne s’accumulent pas, ils sont confortables. La nouvelle génération nous a revelé de belles pépites: Clan Mati Walif, Benil, Ndomich, Bakarou le Gang, Rof Rider, VOG, Small Chris, Wawy-B, Black Ten. Au regard de leur productivité respective, difficile de dire où est ce que le rap se dirige actuellement. Ce n’est pas l’album « Transition » de Wawy-B ou encore les piques de Black Ten dans « GOAT » qui changeront les choses.

Black Ten est actuellement en roue libre sur le game et ça n’émeut pas ses collègues. Ce n’est pas une tendance propre au Tchad, ça se constate partout. Les artistes ne veulent plus être confrontés, ils préfèrent se livrer une « concurrence saine », loin des clashs, proche du cash. C’est le cas entre Didi B et Suspect 95, entre Roseline Layo et Josey pour citer un exemple hors rap. Où les oppositions sont attendues, en vérité c’est plutôt des collaborations désormais. Dadju et Tayc en sont le parfait exemple avec leur album en commun. On aurait peut-être aimer vivre une opposition à la Booba – Lafouine, Kaaris, Gims.

Pour l’instant on ne parlera pas du cash pour nos rappeurs car nous sommes encore très loin de la rentabilité. On a beaucoup apprécié de voir Mister K nous ramener aux fondamentaux du rap avec son titre « Fake Mama ». On milite pour plus d’initiatives de ce genre. Que les « anciens » rappellent aux générations suivantes d’où ils viennent. Bonne nouvelle, l’album de Ray’s Kim est en cuisine. Black Ten lui a posé la question de savoir si ce qu’il propose n’est pas du rap. Une réponse au tacle régulier que le Bunda Boss a envoyé sur les rappeurs. Bakarou le gang sortira-t-il de son silence pour rappeler qui est le champion en titre?

Journée mondiale de la photographie: les photographes du Tchad se parlent

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La journée mondiale de la photographie qui se célèbre à travers le monde le 19 août 2024 a été célébrée de manière singulière par les photographes du Tchad. Ils sont réunis spontannément à l’Espace Talino Manu pour se parler avant tout.

L’initiative d’une rencontre entre les photographes du Tchad à l’occasion de la journée mondiale de la photographie a été portée par quelques photographes et acteurs concernés afin de se retrouver pour échanger autour de la photographie. Malgré le temps pluvieux, c’est une trentaine de personnes qui ont fait le déplacement à l’Espace Talino Manu. Parmi eux, des photographes, des amateurs de photographie, des communicants, des créatifs etc. C’est finalement les photographes et des personnes des métiers et activités qui gravitent autour de la photographie qui se sont retrouvés.

Après les présentations d’usage, la place a été accordée aux partages d’expérience; un excercice durant lequel quelques photographes ont partagé leurs parcours, leurs inspirations et leurs motivations avec les autres. Denis Sassou Gueipeur, Maténé Israël ou encore Rolland Albani se sont livrés à l’exercice. Plusieurs questions ont été relevées par les personnes présentes au bout du partage d’expérience. Des questions sur la définition même du photographe, sur la tarification des prestations du photographe, la spécialisation, la formation etc.

D’autres questions d’intérêt plus général autour de l’exercice du métier de photographe au Tchad ont été évoquées et feront l’objet d’autres rencontres afin d’en débattre et d’adopter des règles auxquelles vont désormais s’arrimer ceux qui pratiquent la photographie comme art et comme métier.

Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de parler de la place de la photographie dans la société du désormais tout numérique. Les photographes jouent un rôle prépondérent dans la numérisation de la société et des personnes. Cette première rencontre comme souligné par les organisateurs, est le point de départ d’une dynamique qui va perdurer et qui à terme va permettre aux photographes de mettre ensemble les actions qui vont servir à professionnaliser leur profession via la formation et le partage d’expérience, tout en leur garantissant un statut et des conditions de travail acceptables.

Qui était Toumani Diabaté, l’ambassadeur de la kora

Les mélomanes et les artistes du Mali, de l’Afrique et même du monde ont marqué un temps d’arrêt le vendredi 19 juillet 2024, quand la grande famille Diabaté a annoncé la mort de Toumani Diabaté.

Si au Mali la famille Diabaté jouit d’une renommée incontestable, dans le monde entier, du moins dans le cercle très fermé des consommateurs de la musique intemporelle, Toumani Diabaté est une véritable légende, légende qu’il a construit autour de l’instrument avec lequel il crée sa musique: la kora. La kora est un instrument de musique qui réuni en un instrument deux autres instruments que sont la luth et la harpe. La kora, instrument ancestral mandingue à 21 cordes, joué par les griots qui à travers chants et récits transmettait le patrimoine culturel oral du peuple mandingue.

La famille des djeli

La famille Diabaté se revendiquait descente des griots mandingue et c’était donné pour mission de préserver et de vulgariser la culture mandingue à travers cet instrument. Toumani Diabaté en était devenu le dépositaire légitime auprès du monde, talonné par son fils Sidiki Diabaté, plus connu des nouvelles générations. Qui était l’artiste Toumani Diabaté?

Toumani Diabaté est né 10 août 1965 à Bamako au Mali. Il est issu d’une longue lignée de Djeli (griot malien) dont l’ancêtre est Djelimakan Diabaté qui aurait été le griot d’un général de grand Soundjata Keita lui-même. Dans la grande famille Diabaté, la kora se transmet de père en fils et Toumani est le fils de Sidiki Diabaté et cousin de Mamadou Diabaté tous les deux de légendaires joueurs de Kora. Toumani Diabaté va sortir son premier album de musique en 1987 intitulé  « Kaira » (Hannibal). Ce sera le début d’une riche discographie de 18 albums dont le dernier sera « The Sky Is The Same Colour Everywhere » avec Kayhan Kalhor.

Multirécompensé à travers le monde, L’album « In the Heart of the Moon obtient » le Grammy Awards du meilleur album traditionnel de musique du monde décerné le 8 février 2006. Le 13 février 2011, Ali Farka Touré et Toumani Diabaté ont remporté le Grammy du meilleur album de musique traditionnelle lors de la 53e cérémonie des Grammy Awards, à Los Angeles aux États-Unis, pour leur album « Ali and Toumani ». Les sonorités proposées par Toumani Diabaté avec sa kora lui vaut les invitations des plus grands conservatoires de musiques et des orchestres syphoniques à travers le monde: France, Angleterre, USA, Allemagne, Toumani aura parcourru le monde pour diffuser la musique de sa kora.

L’héritage transmis au fils

Toumani Diabaté & Sidiki Diabaté © tous droits reservés

Le rayonnement international qu’il aura donné à la musique de la kora a fait de lui l’ambassadeur par excellence de la kora. En reconnaissance de sa contribution à la diffusion de la culture malienne, il sera fait Commandeur de l’Ordre National du Mali en février 2020. On doit bien à la famille Toumani la popularisation du son de la kora dans la world musique et aussi dans la musique urbaine.

Sidiki Diabaté, plus connu de la nouvelle génération a pris le relai de son Toumani Diabaté dans la vulgarisation de la sonorité du kora depuis fort longtemps. Lorsque la plupart le découvre en 2015 avec le titre « Fais moi confiance », c’est un vrai coup de fraicheur que prend les mélomanes à travers cette proposition. On découvre un son zouk, rithmé par la kora. Depuis, Sidiki Diabaté n’a pas cessé d’enchainer les hits seul et en collaboration avec des artistes urbains de renommée. Quelque soit la proposition musicale, jamais la sonorité kora n’est absente de sa musique. Il a même été sollicité par le rappeur Booba pour poser des notes de kora sur son hit « DKR ».

Toumani Diabaté aura inscrit son nom à l’encre indélibile sur la musique africaine et mondiale. Il est partie du cercle des musiciens africains de légende, qui se démarquent par leur capacité à produire des musiques qui ne subissent pas l’usure du temps et de la mode. Des hommages venus de par le monde autant pour le défunt Toumani que pour son fils endeuillé prouve à quel point chaque génération des Diabaté arrive à marquer leur époque.