


L’association Urban Act, créée par des rappeurs membre du Syndikat Toumaï Rap a tenu un point de presse ce matin à l’Institut Français du Tchad (IFT) pour annoncer la tenu de la première édition du ‘’Festival Urban Act’’ du 22 au 25 septembre 2021.C
Créée depuis quelques mois déjà, l’Association Urban Act vient s’ajouter à ces nombreuses autres qui œuvrent dans le but de promouvoir les cultures du Tchad. Celle-ci veut apporter sa contribution dans la propulsion des carrières des jeunes et la contribution de la culture urbaine dans l’assainissement de la capitale et le pays. C’est dans cette optique que l’association décide d’organiser un festival qui portera le nom de l’association.
Dans ses propos, le président de l’association, le rappeur Pif Pikini affirme que « l’objectif de cet évènement urbain est d’accroitre l’offre culturelle à Ndjamena, de réunir les habitants de Ndjamena , le secteur associatif, public et privé autour d’un évènement fédérateur, et de créer ainsi un moment de rencontres et d’échanges, facilitant la compréhension et favorisant l’émergence de projets collectifs et d’initiative locales »
Pour ce faire le Festival URBAN ACT 1 sera gratuit pour le public et se déroulera durant 4 jours à partir du Mercredi 22 septembre au Samedi 25 septembre 2021. Articulé autour du village sis à l’espace Talino Manu et des spectacles à l’IFT avec des ateliers des formations pour édifier les jeunes qui veulent faire carrière. « La réussite de cette première édition ne sera possible que grâce à la collaboration de l’association avec les autres associations paires (Syndikat ToumaÏ rap, l’association NAGDORO, l’association des peintres du Tchad et l’association des reggeaman du Tchad) qui s’impliqueront pour apporter chacune sa pierre à la mise en avant du mouvement de la culture urbaine » ajoute Pif Pikini.
Le comité nous donne rendez vous le 15 septembre 2021 pour une conférence de presse avec plus de précision sur le déroulement du festival et au public le rendez vous est pris du 22 au 25 septembre 2021.
Attendue depuis quelques semaine par les amis, mélomanes et connaissances et surtout les ndjamenois actifs sur le réseau bleu, Adama a tenu le spectacle annoncé par l’Institut Français du Tchad le vendredi 11 juin 2021 dans la salle de spectacle dudit institut. Une soirée Jazz comme promis mais aux couleurs tchadiennes bien harmonisée de la scénographie à la musique jusqu’à la voix douce de l’artiste nous avions apprécié le package offert ce jour et nous vous le retraçons sur ces quelques lignes.
Depuis l’annonce ce concert, la toile tchadienne s’est enflammée à travers les messages de soutien et le partage de l’affiche de celle dont on ne se rappelle pas vraiment la dernière solo. Le vendredi 11 juin jour du concert, il y’avait du beau monde à l’IFT comme à chaque fois. Un long moment de détente dans le jardin le temps de boucler toute la mise en place. Y’a pas eu le traditionnel Apéro concert donc du temps il y’avait.
La scénographie originale et aux couleurs du Tchad
D’entrée de jeu, il faut noter que de plus en plus d’artistes et de promoteurs culturels mettent un accent particulier sur le côté visuel des spectacles en général et sur l’habillage de la scène en particulier. Ce fut déjà le cas avec les belles scènes que nous ont proposé les artistes Mawndoé Célestin à l’occasion de la restitution de son projet « Au nom de l’Art », l’artiste Sultan avec « L’apéro rap les Sao » et plus récemment la scène proposée par le festival Koura Gosso.
Déjà pour le public présent on doit signaler que c’était du sable sur le podium de l’Institut Français du Tchad ce soir, une première chose différentes nous rappelant que nous sommes réellement dans le pays du sable, ensuite nous voyons des vans, ce qu’on appelle »Tabak » en arabe local du pays tout rond dans l’espace derrière la scène et autour des instrument créant ainsi une décor particulier en accord avec la lumière de scène. L’accoutrement des musiciens comme les habitant des pays du sable et du désert est aussi remarqué, un travail bien réalisé par Ferdinand Nanga, Directeur artistique de l’artiste Adama. De plus en plus d’artistes et de promoteurs mettent un accent particulier
la prestation sensationnelle de Adama
Après une longue introduction de notre Maître de cérémonie habituel, Ricardo Nanadoumngar Labe, les lumières s’éteignent permettant ainsi à la star de la soirée d’entrée sur scène avec ce premier titre »Se ri bara? »,(Qu’est ce qui se passe?) comme pour questionner le public qui malheureusement ne remplissait pas la salle mais bien enflammée qui a réagit dès que l’artiste apparaissait sur scène. Adama nous a bercé avec une voix langoureuse bien accordé avec ses instrumentistes qui ont su mixé le Jazz ordinaire avec rythme du terroir le donnant une originalité signé Adama. Tour à tour le public à apprécié »Abobiya », »Kom-ma », »Bassa » »sawa sawa », »rafigué », »Mara », »Mekon’‘et »Isori’‘ qui ne laissaient personne indiffèrent.
Celle qui beaucoup ont connu comme membre suppléant du mythique groupe Matania est entrain de véritablement se construire une carrière solo dans l’univers Jazz. On se souvient encore de l’aventure Afro-jazz en 2016 ou encore du titre « Rafigué » sorti en 2018. Depuis lors, Adama s’est plusieurs festivals à son actif et surtout un énorme travail qui est abattu en background, dans la perspective de sortir un album très bientôt.
Au delà des cris qu’on pouvait entendre dans la foule à chaque fois que l’artiste entamait une nouvelle chanson ou à la fin, l’on remarquait aussi le podium toujours côtoyé par les proches et les mélomanes qui venait encourager l’artiste. A la fin du concert, c’est un public satisfait et conquis qui a quitté la salle, nous réconfortant dans le fait que le tient désormais une nouvelle flêche dans son carquois de jazz. De plus en plus d’artistes tchadiens s’illustrent dans le jazz avec une certaine originalité depuis Chari Jazz, en passant par Djim Radé ou encore Abdoulaye Nderguet. Nous croyons que l’artiste Adama a des beaux jours devant elle pour sa carrière et nous le souhaitons vivement.
Opéra rap les Sao, c’est le nom donné à la résidence de création initiée par l’artiste Sultan qui s’est tenue du 02 mars au 30 avril 2021 à l’Institut Français du Tchad. Durant deux mois, le rappeur Sultan a réuni une équipe autour d’une recherche artistique « sur les traces des Sao ». Une autre approche et une autre proposition sur l’histoire et la légende des Sao.
Lire aussi: http://saomagazine.info/opera-rap-sur-les-traces-des-saos-la-residence-de-creation-du-rappeur-sultan/
Les 14 et 15 mai 2021 ont donc été les dates retenues pour la restitution de cette résidence de création dans la salle de spectacle de l’Institut Français du Tchad. Pour l’occasion, l’artiste Sultan n’a pas lésiné sur les moyens et le public ayant fait le déplacement pour les spectacles de restitution a été littéralement enchanté, surpris et même bluffé par la qualité du rendu proposé par la team réunie autour de l’artiste Sultan.
En intro un big up au mouvement hip hop et son vécu…
La levée de rideau est faite par les danseurs de rue (streetdancers) entre entrainements, répétitions, coups de gueule etc. Il faut l’arrivée des rappeurs pour calmer la situation et remettre tous les acteurs ensemble. Toute l’imagerie de la scène hip hop en quelques minutes : le travail acharné pas souvent reconnu à sa juste, les clashs, les biffes mais toujours une seule chose qui réunit et met tout le monde d’accord : le hip hop.
L’histoire et/ou la légende des Sao sous le récital de Daisson
L’artiste Daisson est celui qui a véritablement ouvert le spectacle après cette intro hip hop : adossant le rôle d’un conteur avec toute l’éloquence qui va avec, l’artiste Daisson a déroulé l’histoire des Sao, la légende des géants guerriers enrobée de rêverie, de mélancolie, donnant une connotation particulière au récit fait par l’artiste Daisson.
Les violences et les discriminations faites aux femmes au cœur du spectacle
Après ce détour historique dans l’histoire des sao, ce fut le temps découvrir les différents thèmes choisis pour agrémenter le spectacle. Une mise en scène des femmes subissant des violences de la part des hommes donnait directement le ton. Qui de mieux que l’artiste Mélodji, auteure du classique « Dian koudj » pour être la voix qui porte le cri des femmes violentées et discriminées ? Dans sa magnifique robe, Melodji a donné le ton pour crier et surtout chanter haut et fort le cri des femmes.
L’arrivée de l’artiste Sultan sur scène dans la peau d’un roi, accompagné de sa reine jouée par l’artiste Bouchra pour venir trancher sur le problème des violences et des discriminations dont sont victime les femmes. Dans un rap très posé, le roi a donné sa sentence : la femme doit être respectée, vénérée. La femme doit être seule maitresse de ses choix.
C’est alors que l’on a assisté à une bataille de rap dans le but de courtiser les jeunes femmes du royaume. A l’arrivée ce fut aux jeunes dames de choisir chacune son prétendant et non le contraire comme cela se fait à l’accoutumée.
Une mosaïque des danses Sao présentées au public
La mission des danseurs sur ce spectacle n’était pas la plus facile : entre les différentes danses et les différentes tenues qui vont avec, la synchronisation visait la perfection. Danse hip hop, danse contemporaine, danses traditionnelles (Saï et Mbilé) etc. les danseurs ont tout donné durant le spectacle. C’est connu en Afrique, tous les moments de la vie sont rythmés par les chants et les danses et les Sao ne font pas l’exception dans ce registre.
Le sempiternel conflit éleveurs – agriculteurs une fois de plus dénoncé
Le conflit éleveurs – agriculteurs semblent être l’un des plus vieux conflits mettant en mal la cohabitation sociale et pacifique des descendants des Sao. Le spectacle de l’artiste Sultan y a fait un détour en rap en mettant en scène les artistes M’Res et Imaam T dans les rôles d’éleveur et agriculteur et une fois de plus c’est le roi Sultan qui est venu trancher. Vivre dans l’harmonie, privilégier le dialogue aux affrontements, se parler et surtout s’écouter, telles sont les recommandations du roi.
Un spectacle visuel très abouti, résultat d’un travail d’équipe remarquable
Visuellement parlant, le spectacle de l’artiste Sultan et sa team se positionne comme l’un des plus réussis et des plus aboutis de ce début d’année. Lors de la conférence de presse annonçant cette résidence, l’artiste Sultan avait présenté l’équipe qu’il a réuni pour ce projet en allant jusqu’à chercher les expertises ailleurs. On avait donc à la mise en scène le tchadien Maxime Oulouna Damsou venant du Burkina Faso, la touche du bodypainter camerounais Keulion au maquillage, au son et à la lumière le français Quentin. Pour être complet, le spectacle a vu la participation des artistes Melodji, Daisson, Imaam T, Omaarson, Tchadiano ; Bouchra et M’Res.
Apres 4 éditions tenues à Moundou, la capitale économique du Tchad, l’association ‘’Les Femmes Aussi’’ (AFEMA) a délocalisé sur N’djamena pour sa cinquième édition l’événement culturel qui faisait bouger la ville de Moundou cinq jours d’affilé tant par la mobilisation des artistes venant de la capitale que par ses activités de formations, coaching etc.
Placé sous le thème ‘’Carton rouge aux violences faites aux femmes’’, la cinquième édition est lancée ce matin à l’hôtel Radisson en présence du Ministre de l’Aménagement du Territoire, Mme Amina Ehemir Torna, de la Ministre de la femme et de la protection de la petite enfance Amina Priscille Longoh, la Conseillère à la jeunesse, aux sports et à l’entrepreneuriat à la présidence Fatimé Boukar Kosseï, de la Directrice de la maison de la femme et de du Directeur de l’Institut Français du Tchad, tous derrière Netoua Ernestine promotrice de l’événement afin de donner un cachet particulier à cette première à N’djamena.
Prenant la parole tour à tour, les intervenants ont salué la mobilisation de la jeunesse autour de ce thème qui est encore d’actualité avec le viol de la jeune Meram dont les responsables sont en justice depuis hier. Ils encouragent l’équipe à porter le message et la lutter au plus loin afin que la femme soit épargnée de toute violence. La Ministre de la femme Amina Priscille Longoh après son discours officiel d’ouverture a lancé un message aux jeunes à propos du viol qui se vit ce jour et a signalé au public que son département suit minutieusement le dossier actuellement en justice et que justice sera faite pour Meram. C’est avec les mots de la Ministre qui patronne l’événement que la cérémonie du lacement a prit fin avec une séance de photos de famille.
Le festival Koura Gosso prend fin le dimanche 30 mai. Les activités se tiennent au village artistique du festival logé à l’espace Talino Manu (Ballet National), à l’Université HEC-TCHAD et à l’Institut Français du Tchad.